Où sont les femmes ?

Dès son élection à la tête de la Fédération Française de Football (FFF) en 2011, Noël Le Graët place le développement du football féminin comme un axe majeur de son programme.
À l’heure où son mandat débute, nous comptons environ 53 000 pratiquantes sur les pelouses. En 2018, auréolé du titre mondial masculin et s’apprêtant à accueillir le Mondial féminin (2019), le président déclare viser “les 300 000 pratiquantes dans cinq ans soit en 2023”.
Depuis, l’organisation du Mondial Français et la COVID-19 sont passées par là. Retrouvez dans cet article un état des lieux du développement de la pratique féminine.

Le Mondial 2019, des audiences au top, des résultats en dents de scie, un boom de licenciées trop vite annoncé

L’organisation du championnat du monde de football féminin en France a créé un engouement dans le pays sans précédent pour l’organisation d’une compétition exclusivement féminine. Les succès d’audience de l'Équipe de France l’attestent.

 

Malheureusement, bien que citées parmi les favorites, les Françaises s'arrêtent dès les quarts de finale face aux États-Unis. Les joueuses n'ont pas à rougir de cette élimination face aux futures championnes du monde mais l’épopée rêvée n’a pas eu lieu. 

Malgré cela, la Fédération et ses clubs sont confiants et pensent avoir procuré des émotions fortes susceptibles de  provoquer une augmentation inédite du nombre de licenciées. Seulement voilà, le grand boom n’aura pas lieu. Malgré une forte progression, calquée sur les années précédentes et l’atteinte d’un nombre record de licenciées, plus de 150 000, les clubs ne croulent pas sous les demandes.

Donner des raisons exhaustives à ce succès relatif serait trop présomptueux. Toutefois, nous pouvons penser que les résultats de l’équipe nationale liés aux manques d’infrastructures et d’encadrements des clubs ont été des facteurs majeurs.

En même temps, à noter que le nombre de licenciées a quand même triplé depuis la prise de fonction du président !

pratiquantes ff

La COVID-19 est venue stopper net l’élan de la pratique féminine

2020-2021, le début d’une chute inévitable

Si la saison 2019-2020 s’apparente à la saison post Mondial 2019 et présage de belles perspectives, elle est surtout la saison qui n’aura jamais été à son terme. Le 22 janvier 2019, un premier patient atteint par la COVID-19 est identifié, tout le monde connaît la suite. En mai de la même année, la FFF met fin à la saison sportive.

Dès août 2020, le sport amateur français reprend et la nouvelle saison débute. Les clubs sont impatients et les joueurs motivés. Le retour de la pratique se déroule “normalement” même sous les contraintes strictes du protocole sanitaire. Néanmoins, le nombre global de licenciés chute de 10%. Dès novembre et suite à l’annonce d’un nouveau confinement, la saison 2020-2021 est tuée dans l'œuf.

 

2021-2022, la mauvaise surprise

En juillet 2021, le gouvernement décide d’autoriser la pratique du sport pour tous avec pour condition le pass sanitaire. Les clubs sont partagés entre la joie de pouvoir reprendre et la complexité de mettre en place les règles demandées.

Dès cette fin septembre, les premiers chiffres d’inscriptions laissent apparaître que la pandémie a fait mal à la pratique du football fédéré. En y regardant de plus près, nous voyons que la principale baisse de licenciés a lieu dans la pratique féminine. Selon FOOT AMATEUR, une baisse de plus de 10% est observée chez les pratiquantes entre U14 féminines et séniors, record absolu. Seul lot de consolation, la consolidation de la “base”, le nombre de pratiquantes dans le football d’animation reste inchangée. eslf

Sur le terrain, les pratiquantes sont touchées de plein fouet par cette pénurie de joueuses. Audrey, Aurélia et Andréa, joueuses de l’ ESLF sont unanimes : “Nous sommes dans l’attente de pouvoir recruter de nouvelles joueuses et pouvoir aller au bout de la saison”.

Des entreprises privées se mobilisent pour atténuer l’effet et inciter les clubs à proposer une pratique féminine

Le Crédit Agricole Centre-Loire se montre très actif pour soutenir le développement du football sur son territoire. Ces trois dernières années, la caisse régionale a ainsi offert à plus de 100 clubs des tenues pour l’ensemble de leur école de football,des U7 aux U11.

Dès la fin de saison passée, la banque mutualiste a souhaité impulser une dynamique encore différente, en offrant des maillots aux équipes féminines de son territoire, le Cher, le Loiret et la Nièvre, des U12 aux séniors.

"Nous sommes très fiers de soutenir le sport amateur et pour la 4ièmeconsécutive, nous avons choisi d’accompagner le sport féminin, en équipant en maillots les équipes féminines de football de notre territoire. C’est important pour nous, en tant que banque coopérative et inclusive, proche de son territoire, d’accompagner tous les sportifs et les femmes occupent désormais une place à part entière dans le paysage du football. Alors, cela nous a paru évident, c’est une preuve de nos valeurs humaines, c’est ça aussi, une banque coopérative !"

Cécile MITTERRAND, responsable communication Crédit Agricole Centre Loire

 

En retour, l’occasion pour Andréa de “remercier les partenaires qui les soutiennent afin d’avoir de nouveaux maillots pour les matchs ainsi que de pouvoir acheter du matériel pour les entraînements".

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