Les Jeux Olympiques, opportunité ou danger pour le sport amateur ?
L’effet Jeux Olympiques booste les clubs amateurs
Alors que la saison 2019-2020 fut la dernière saison pré-covid, celle de 2021-2022 a signé un premier retour à la normale, la saison 2022-2023 semble être celle de tous les records ! De date à date, les fédérations française de football ou de basket-ball annonce une progression supérieure à 10%.
Qu’est-ce qui rend les clubs si attractifs, à l’heure ou l’on parle des problèmes d'accueil, des problèmes financiers, des problèmes de ressources humaines ?
Le retour de l’organisation des événements peut être une explication. Les équipes nationales femmes et hommes de sports collectifs ont rarement autant brillé sportivement. Par conséquent, ils sont médiatisés. Les événements internationaux comme Roland Garros et le Tour de France sont de retour, le pays va accueillir la coupe du monde de Rugby 2023 et surtout les Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris en 2024.
Le rôle de l'état à deux ans des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024
Cette mise en lumière peut être un premier facteur.
Il faut aussi souligner le rôle des aides d’états directes ou indirectes. Par exemple, ils bénéficient d’un soutien plus présent de leurs fédérations par le biais de dotation mais également des grands groupes qui s’éprennent de passion pour les soutenir.
Nous pouvons aussi mettre en avant l’aide aux apprentis qui permet aux clubs de procéder à des recrutements de personnes formées, dédiées à des tâches sportives ou extra sportives structurantes pour les clubs.
Enfin, la mise en place du Pass’Sport qui a profité à plus d’un million de personnes a lui aussi, sans aucun doute, sa part de responsabilité.
Cet allant risque bien de monter crescendo jusqu’en août 2024. Que se passera-t-il par la suite ? Le nombre de licenciés risque d’exploser dans toutes les disciplines mais quelles solutions seront à disposition des clubs pour faire vivre l’héritage ?
Structurer son club pour durer est la clef
Pour créer son projet club, une association sportive a besoin de moyens.
Pour créer son projet club, une association sportive a besoin de moyens. Les moyens sont humains, financiers mais aussi matériels. La question des équipements est centrale pour l’accueil des pratiquants.
En ce sens, l’Agence Nationale du Sport (ANS), porte un programme visant à financer 5 000 équipements sportifs de proximité. Une aubaine pour les clubs pouvant accueillir leurs licenciés dans de meilleures conditions et prévoir un seuil d’acceptation plus élevé.
Les clubs profitent de l’arrivée de compétences professionnelles par le biais de jeunes alternants pour développer leur communication numérique. Des aides liées à la crise du COVID-19 ont également permis de rénover un grand nombre de sites internet à moindre coûts. Là encore, nous retrouvons des investissements très structurants et pérennes pour un club.
Enfin, des journées faisant vivre le sport comme la « Fête du Sport », le 23 juin, sont des événements qui vont durer dans le temps et offrir une belle visibilité aux associations sportives en plus du forum des associations.
Comment surfer sur la vague pour ne pas faire retomber le soufflé ?
C’est la question que tout le monde se pose !
Le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) en a fait un élément central de sa candidature.
« Paris 2024 doit laisser un héritage. L’enjeu principal est de développer la place du sport dans le pays. » Tony Estanguet, président du COJO.
Mais concrètement cela est loin d’être gagné. De nombreuses aides venant matérialiser l’élan des Jeux Olympiques sont des aides d’Etat liées à une volonté politique actuelle. Aujourd’hui personne ne peut prévoir les ambitions sportives des décideurs dans les prochaines années.
À 72% de l'arrêt d'une pratique provient d'un motif lié à l'encadrement
Les clubs à leur niveau ont un enjeu pour réfléchir à des solutions à mettre en place en amont pour anticiper eux aussi leur héritage. La formation des encadrants et des membres dirigeants sont des sujets majeurs. Selon une étude en 2017 de l’Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire (INJEP), 10% des jeunes arrêtent chaque année la pratique sportive fédérée à partir de 12 ans. Une autre étude du Ministère des Sports, mesurent à 72% l’arrêt de la pratique chez les jeunes à cause d’un motif liée aux compétences de l’encadrant. De quoi bien mesurer l’enjeu pour conserver les licenciés au sein de son club.
Toutefois, former des jeunes encadrants ne sera pas suffisant si ces derniers ne s’inscrivent pas dans la durée. Pour ce faire, les clubs devront s’efforcer à générer des revenus pour pérenniser l’investissement de leurs éducateurs.
Vendre toujours plus de services pour plus de revenus ?
Certaines associations sportives de voile, de padel, etc. sont financées à l’aide de sociétés commerciales permettant la pratique de leur sport. Les bases nautiques touristiques et les complexes indoor se sont multipliés ces dernières années. Est-ce une piste applicable pour toutes les associations sportives de toutes disciplines ?
Quid du financement par des entreprises privées ?
Il y a ensuite les revenus privés dont les clubs sont dépendants mais pas toujours les seuls acteurs. Le sponsoring de proximité séduit de plus en plus les grands groupes. Il aura pour mission ces prochaines années de muter son modèle de dotations d’équipements en dotations numéraires. Cette mutation pourra venir financer les clubs comme le font actuellement les TPE et PME locales. Ce dernier, avec un marché en explosion, passé de quelques milliers d’euros en 2018 à quelques millions en 2022, atteindra-t-il des sommets suffisants pour devenir un financeur important du sport amateur ? Chez ALL SPONSORED, en s’appuyant sur une étude Sporsora x KPMG sur le sponsoring sportif, nous estimons le potentiel du marché à 400 millions d’euros soit une moyenne de 2 500€ pour chaque association sportive de France soit près de 10% du budget de chaque association.
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